


Les barbares numériques. Alain Saulnier. Écosociété, 2022. BAnQ numérique.
Alain Saulnier, journaliste, ex-directeur de l’information de Radio-Canada, a fait de la lutte contre la désinformation et de la sauvegarde de notre territoire culturel ses chevaux de bataille.
Les barbares numériques dresse le portrait de l’envahissement dans nos vies des entreprises numériques de la Silicon Valley, les GAFAM, sous le couvert d’innovation et de progrès.
Peu d’entraves, beaucoup de complaisance et de naïveté feinte des gouvernements, principalement occidentaux, ont permis aux GAFAM, souvent plus riches que la plupart des pays, de démantibuler les structures économiques, culturelles et sociales des sociétés.
Ces entreprises investissent, sans égard aux lois et législations, lorsqu’elles existent, avec une posture qu’elles peuvent et sont souvent au-dessus des gouvernements. Lorsque les gouvernements tentent faiblement de délimiter et de circonscrire à postériori, le succès est presque nul et les lois sont ignorées ou rejetées par les GAFAM.
Alain Saulnier expose l’incapacité et l’ignorance de nos gouvernements face à leurs omniprésences et leurs attaques sous le couvert de liberté, commodité et simplicité dans la vie des humains.
Il démontre le «quand» et le «comment» de l’occupation des GAFAM, le pourquoi des dangers et dérives nocives de cette économie numérique, sans patrie, sans limite et dont le « terrain de jeux » est la planète entière.
Malheureusement en 2025, les constats de la situation en 2021 sont toxiques. L’appel à l’action est resté lettre morte, la désinformation est encore plus virulente et exponentielle. Les «techbros» ont maintenant la main mise sur tout. Lecture déprimante mais nécessaire en ce début du règne du chaos trumpien 2025.
Tenir tête aux géants du web : une exigence démocratique publié chez Écosociété à la fin 2024 poursuit la réflexion et la critique d’Alain Saulnier.
Brotopia : Breaking up the Boy’s Club of Silicon Valley. Emily Chang. Portfolio, 2018.
Un essai utile dépeignant la culture des entreprises technologiques de la « Silicon Valley » pré-2020.
Déprimant. Un gros brin naïf et qui démontre quand 2025, rien n’a changé et que les « techbros » laissent libre leurs penchants libertariens extrêmes sans retenue ou réserve.
La chronique de la place des femmes dans cet univers où les hommes occupent quasi tout l’espace, des années soixante à la moitié des années 2010 d’Emily Chang, souffre de l’espoir sous-jacent de l’autrice que la culture d’entreprise s’améliore et s’améliorera grâce à l’apport des quelques femmes en position de pouvoir.
Cet espoir s’est avéré vain et futile face au mur de briques des « gardiens techbros » qui aiment les choses comme elles sont et s’assurent qu’aucun changement ne ruinera leur « terrain de jeux ».
À lire aussi : Careless People : a cautionary tale of power, greed, and lost Idealism. Sarah Wynn-Williams Flatiron books, 2025.
Suggestion cinématographique: The Social Network (2010) de David Fincher, scénario d’Aaron Sorkin.

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