



Lire les classiques amène des images de Balzac, Hugo, Tolstoï.
Pourquoi se limiter ? On peut plonger et essayer les classiques sciences-fictions modernes.
Nouveaux classiques. Les « space opera » ou feuilleton spatial.
Sous-genre de la science-fiction, le feuilleton spatial est un récit d’aventures dans le grand espace sidéral. Épique, dramatique, technologique, ces romans voient grand et un peu mélo. Les ressorts narratifs souvent mélodramatiques, guerres fratricides, destructions de planètes, etc., ont amené les critiques à comparer, de manière négative, ce genre romanesque aux « romans-feuilletons » américains d’après-midi, les « soap opera ».
Le genre a évolué et les années soixante ont vu la publication « Dune » de Frank Herbert, la naissance de la série télévisée, toujours en onde, « Doctor Who ». Les années soixante-dix voient la naissance de « La guerre des étoiles » et le genre « feuilleton spatial » devient un incontournable.
Une cohorte d’auteurs masculins apportent une approche plus scientifique (hard science-fiction) durant les années soixante-dix et quatre-vingt.
Dont, Stephen Baxter, ingénieur, auteur avec Terry Pratchett du « Cycle La longue Terre » et Gregory Benford, physicien, auteur de « Timescape/Le passage du temps ».
Une exception à l’homogénéité masculine, C. J. Cherryh, qui publie maintes nouvelles et le roman « Cyteen » en 1988, la consacre. Son style allie histoire, archéologie, biologie, technologie, psychologie et adopte le point de vue narratif du personnage principal. Un style classique immergé dans un genre moderne. Un astéroïde a été nommé en son nom.
Les années deux mille voient l’émergence d’un courant d’autrices apportant un regard différent et elles tracent de nouveaux chemins à explorer.
Ann Leckie, explose au milieu des années deux mille dix. Sa trilogie « Les chroniques du Radch » obtient des nominations aux prix Nébula, Hugo et Locus pour chacun des romans. Le premier tome, « La justice de l’ancillaire » gagne les trois prix.
2 autrices, deux oeuvres exceptionnelles
Ann Leckie. Ancillery Justice / La justice de l’ancillaire. Chroniques du Radch 1.
J’ai résisté plusieurs années avant de me lancer dans la lecture de la série de Leckie. Trop de prix, trop d’accolades. La barre était très haute. Quelques fois, c’est la bonne décision, d’attendre que le battage médiatique s’essouffle.
La barre était haute, mais totalement méritée. Un récit avec multiples points de vue du même narrateur. Leckie a réussi à donner une nouvelle facette, avec succès, au récit classique d’un empire sur le point d’imploser et au bord de la guerre civile.
L’IA du vaisseau « Le Justice de Toren » survit à la destruction de son enveloppe matérielle, puis attend patiemment le moment d’exécuter sa vengeance. Leckie prend un pari littéraire risqué, mais réussi, d’utiliser le genre féminin pour tous les personnages. Désarçonnant pour une dizaine de pages, puis nous sommes happés et on lit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pages.
Breq est l’unique ancillaire survivant depuis la disparition du vaisseau, le Justice of Toren, dix-neuf ans plus tôt sur l’orbite de la planète Shis’urna. Il enquête sur cet événement pour comprendre et se venger. Premier roman. Prix Hugo 2014.
C. J. Cherryh. Cyteen, Warner books, c1988.
Édition française, J’ai lu, 1990.
Ariane Emory, brillante scientifique, directrice de Reseune, est assassinée par un de ses proches conseillers. Clonages, manipulations génétiques et poursuite de l’assassin se combinent dans un roman intense, magique où l’histoire se répète.
Lecture intense est un euphémisme. J’ai dévoré ce roman, en deux tomes dans l’édition française, en quelques jours. Presque 700 pages de détours, de conspirations, de déception et la création d’un monde parallèle où il ne fait pas bon vivre, mais qu’on peut visiter sans danger.
Prix Hugo et Locus du meilleur roman en 1989.
Disponible en PEB dans quelques bibliothèques au Québec en français et BAnQ en anglais
Pause bande-annonce de livre
Les « fan » de l’univers de Leckie, sont créatives et talentueuses. La trilogie n’est pas encore adaptée au cinéma ou à la télé, mais rien n’arrête les fans.
Fanvid for the book Ancillary Justice by Ann Leckie, part of the Imperial Radch series. Made for Vividcon 2016, a vidding convention in Chicago.
SOURCES in order of appearance: Halo/UNSC Infinity, Total Recall (2012), The Hunger Games: Mockingjay Part 1, The Expanse, Pumzi, Killjoys, Planet Earth (BBC), Stargate: Continuum, Interstellar, « Bowl Tea » by Wu De, Only Lovers Left Alive, « Brave Man’s Bridge » in Shiniuzhai National Geological Park/China, Men in Black III, Doctor Who, bronze statue of Kali, Blade II, Halo 4: Forward Unto Dawn, The Hunger Games: Catching Fire, Firefly, Ascension, Gravity, Virtuality, Sunshine, After Earth, Une Africaine dans l’Espace

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